samedi 2 novembre 2013

PATRIE MON BEL AMOUR INTERDIT


La Patrie en danger et alors ?
Ce titre provocateur est à peu près ce que répondrait la majeure partie des hommes européens interrogés aujourd’hui si leur pays venait à être menacé. Si demain on vous demandait à quoi vous seriez prêt pour défendre cette Patrie en danger, que répondriez-vous ? Quel engagement prendriez vous ? On sonde les français pour savoir si la France doit s’engager dans tel ou tel conflit (Irak, Afghanistan, Mali, Syrie) mais on ne sonde jamais les français pour savoir si eux seraient prêts à défendre le territoire français. Il y a fort à parier que leur réponse serait insuffisante pour constituer plus de 3 divisions.
Seriez vous fautif pour autant ? Devriez vous culpabiliser ?
A qui la faute ? La Patrie, si elle recoupe une notion de filiation du sol et de sang qui nous relie à elle, est aussi cette entité collective à laquelle nous nous rattachons tous - ou plutôt nous devrions nous rattacher.
Tout groupe humain qui vit et se maintient sur un territoire au cours des siècles établit ce lien entre la terre et le peuple. En cela c’est la notion grandiose d’une collectivité humaine qui s’inscrit dans le temps, prend ses racines dans l’héritage des ancêtres et se projette dans un avenir collectif.
L’on constate que les gouvernements des Nations ont su exalter ou défaire notre amour pour la Patrie. Dans les moments de crise bien sûr, lorsque l’effort collectif est le seul recours pour surmonter la guerre ; dans les périodes contemporaines, ils ont procédé à cette extraordinaire contre-publicité pour inciter à désapprendre à aimer la Nation, pour désapprendre l’investissement collectif, désapprendre la virilité.
C’est un étonnant phénomène que l’on constate depuis la seconde moitié du XXème siècle qui mène à l’auto-suicide des Nations : l’abandon du si vis pacem para bellum 
Plus rien n’incite à la défense (fin de l’apprentissage des armes, du service militaire, disparition des frontières, mixité des peuples, abandons de souveraineté sur les territoires) et surtout nos gouvernants ont lentement incité à étouffer tout patriotisme (défiance et dégradation du discours patriotique, du drapeau, non apprentissage scolaire des valeurs nationales, dégradation du sentiment d’appartenance à un pays,). C’est étonnant car toute survie d’un groupe passe d’abord par sa capacité à se défendre. C’est comme si on livrait les clefs du château avant même de livrer bataille. Si votre famille était attaquée vous la défendriez mais comment ? En réapprenant en redécouvrant les gestes de survie, et très certainement en refaisant les erreurs des grands vaincus du passé. Car il n’y a pas de grande Nation qui n’ai dû sa survie qu’au maintien de l’art de la guerre.
 C’est un aussi un étonnant phénomène de dévirilisation
La « masculinité » des fils d’une Nation est un élément qui permet de comprendre l’ardeur à défendre un groupe.
C’est celle de la culture allemande et française de 1914, telle que définie de nos jours par le sociologue Gert Hofstede, une masculinité qui tend à défendre son père et sa mère : une figure féminine Marianne pour les français, représentation symbolique de la France, ou la « Mère-Patrie »  ou le « Vaterland » du patriotisme allemand symbole résolument masculin qui tient à la fois de la « terre du père » et de la notion de « Père-Patrie ».
Les fils français sont sans modèles. Même les héros de l’armée française au Mali sont inconnus, qui connaît le martyr des français morts au Liban, dans l’attentat du Drakkar ? Quels sont les vrais héros d’aujourd’hui à porter aux nues, ces hommes et femmes qui portent en eux l’exemple propre à grandir et à porter nos couleurs ? Quel enfant peut citer un seul héros autre qu’un joueur de football (qui ne chante même pas la Marseillaise ?) ou ces piètres imposteurs récipiendaires homologués de la Légion d’honneur ? La Patrie regorge de héros qu’on force à maintenir dans l’oubli, de Batailles glorieuses ou de glorieuses défaites, de chants patriotiques et populaires historiques, de drapeaux et fureurs du passé, de notre passé.
Dans cette époque de tisane, la notion de l’amour de la Patrie est trop virile pour gouverner la jeunesse et mobiliser les foules.
A chacun d’entre vous de transmettre ce que vous avez encore de cet amour.